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Union européenne La Cour des comptes critique les politiques de gestion de l’eau

« L’eau est une ressource limitée, et l’avenir de l’agriculture de l’Union européenne dépend dans une large mesure de la capacité des agriculteurs à l’utiliser de manière rationnelle et durable », déclare la Cour des comptes européenne dans son communiqué de presse. © Cédric Faimali/GFA

La Cour des comptes juge que les politiques européennes mises en place pour une gestion durable de l’eau sont insuffisantes en agriculture, alors que l’impact de ce secteur est, selon elle, « indéniable ». Trois recommandations ont été donc formulées à la Commission européenne.

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Dans un rapport publié le 28 septembre 2021, la Cour des comptes européenne constate que les politiques européennes ne garantissent pas une utilisation durable de l’eau par les agriculteurs.

L’audit, conduit en 2020 auprès de onze États membres de l’Union européenne (dont la France), s’est intéressé aux mesures de la directive-cadre sur l’eau (DCE) et de la politique agricole commune (Pac).

Trop de dérogations et pas assez de sanctions

Mise en place en 2000, la DCE vise notamment le bon état quantitatif des masses d’eau pour l’ensemble des États membres et cherche donc à garantir une utilisation durable de l’eau.

« Nombreuses sont les dérogations pour les captages d’eau accordées par les États membres à des fins agricoles. Les auditeurs ont constaté que ces dérogations sont généreusement octroyées aux agriculteurs, y compris dans les régions en situation de stress hydrique », relève la Cour des comptes.

Cette dernière signale également que les sanctions pour usage illégal de l’eau sont rares et que le principe pollueur-payeur n’est pas toujours appliqué dans le secteur agricole.

Une politique de soutien aux cultures gourmandes en eau

Concernant la Pac, « certains paiements permettent de soutenir des cultures nécessitant de grandes quantités d’eau telles que le riz, les fruits à coque ainsi que les fruits et légumes, sans restriction géographique, et donc également dans des zones en situation de stress hydrique », considère la Cour des comptes. Elle juge par ailleurs que la conditionnalité des aides n’a pas beaucoup d’effets, en raison notamment de contrôles insuffisants.

Les investissements pour l’irrigation, sur des installations existantes ou de nouvelles infrastructures, sont également pointés du doigt. Selon l’établissement, ils ne se traduisent pas toujours par une économie d’eau, puisque cette dernière peut être réutilisée sur d’autres cultures encore plus exigeantes en eau ou des surfaces plus importantes.

À lire aussi : Irrigation, stockage… Trois objectifs du Varenne sur la gestion de la ressource en eau (02/09/2021)

Trois recommandations pour la Commission

Pour les auditeurs, « l’Union européenne a indubitablement financé des exploitations agricoles et des projets qui ne respectent pas le principe d’utilisation durable de l’eau. La Cour des comptes a donc formulé trois recommandations à destination de la Commission :

La Commission européenne a accepté ces propositions, et fait un certain nombre de commentaires, en réponse à ce rapport spécial

Charlotte Salmon

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